Lorsque ce n’est pas uniquement le TDAH

Si vous avez été diagnostiqué TDAH, il est probable que vous présentiez également d’autres symptômes typiques de l’anxiété, des troubles de l’humeur, ou un des 7 troubles listés ci-dessous et fréquemment associés. Lisez ceci afin de vous aider à avoir un diagnostic complet et pouvoir mettre en place un traitement approprié.

Le TDAH se présente rarement seul.

Une écrasante majorité des personnes TDAH – 50 à 90 % des enfants et environ 85 % des adultes – sera diagnostiquée avec un autre trouble psychiatrique ou développemental au cours de leur vie. Environ la moitié des enfants TDAH présentent au moins deux troubles associés (le terme médical étant comorbidité).

Un trouble comorbide est un trouble additionnel, différent qui affecte également la personne TDAH et qui aggrave ses difficultés cognitives, psychologiques et sociales. Un TDAH avec des troubles associés nécessite un traitement adapté et spécifique. Ci-dessous sont présentés certains des troubles couramment associés :

1. Le TDAH et les troubles de l’humeur

Les personnes TDAH sont 3 fois plus susceptibles de développer des troubles de l’humeur que la population générale. Les troubles de l’humeur et le TDAH partagent certains symptômes tels que l’inattention, les troubles du sommeil, le sentiment de tristesse, l’anxiété très prononcée, le manque de motivation, mais les causes de ces symptômes sont différentes. Le manque de motivation chez un TDAH peut être dû à la sensation d’être submergé ou accablé par les tâches ou attentes. En revanche pour un trouble de l’humeur seul, ce peut être toute envie de faire quoi que ce soit qui est diminué. Certains experts avancent l’hypothèse selon laquelle 70 % des personnes TDAH seront traitées au cours de leurs vies au moins une fois pour dépression primaire, qui est une affection à part entière, ou pour dépression secondaire causée par les difficultés liées à la vie TDAH. Si vos sentiments de tristesse, léthargie, insomnies persistent, malgré le traitement de votre TDAH, parlez-en à votre médecin

2. Le TDAH et les troubles des apprentissages

Le TDAH impacte l’apprentissage et le comportement à l’école, mais ce pas la même chose qu’un trouble des apprentissages. Les troubles des apprentissages touchent 50 % des enfants TDAH, contre 5 % pour les enfants non TDAH. Ces enfants peuvent avoir des difficultés à organiser leurs pensées, à trouver leurs mots lorsqu’ils parlent ou bien retenir leurs leçons. Les plus communes de ces difficultés d’apprentissages sont les troubles de la lecture et des mathématiques. 12 % des enfants TDAH ont un trouble associé du langage oral (ou dysphasie).

3. Le TDAH et les troubles anxieux

Jusqu’à 30 % des enfants et entre 25 % et 40 % des adultes TDAH, souffrent de troubles anxieux. Tout comme la dépression, des symptômes communs sont l’incapacité à se concentrer et l’insomnie. La nervosité peut également être un effet secondaire des médicaments stimulants. Si vous souffrez de peurs de manière persistante et inexpliquée, ou d’attaques de paniques, et que vos médicaments TDAH ne fonctionnent pas, parlez à votre médecin de la possibilité d’un trouble anxieux

4. Le TDAH et le trouble oppositionnel avec provocation

Les symptômes du trouble oppositionnel avec provocation (TOP) incluent les crises de colère, les disputes excessives avec les adultes, le refus de coopérer, la volonté d’embêter les autres de manière délibérée, l’envie de vengeance, la méchanceté ou la rancoeur. Selon la recherche entre 40 et 84 % des enfants TDAH développeraient un TOP. Des traitements pour le TOP incluent les psychothérapies et des traitements médicamenteux.

5. Le TDAH et le trouble des conduites

Parmi les personnes TDAH, 27 % des enfants, 40 à 50 % des adolescents et 20 à 25 % des adultes développeront un trouble des conduites. Les caractéristiques des troubles des conduites incluent l’envie de se battre, la cruauté envers les personnes et les animaux, la destructivité, le mensonge, le vole, les fugues. Les traitements pour le trouble des conduites incluent d’une part de s’assurer de traiter correctement les symptômes TDAH et d’autre part, les thérapies comportementales et autres thérapies. Votre médecin pourrait également conseiller des cours parentaux pour apprendre des stratégies plus productives pour réagir aux comportements problématiques.

6. Le TDAH et le trouble bipolaire

Le trouble bipolaire est caractérisé par des fluctuations de l’humeur oscillant entre des périodes euphoriques (élévation de l’humeur) et des périodes de dépression, ces périodes durant plusieurs semaines. Les périodes d’élévation de l’humeur peuvent parfois ressembler à de l’hyperactivité et les périodes dépressives sont caractérisées par un manque d’attention et de motivation, ces symptômes étant également ceux du TDAH. C’est pourquoi il est parfois difficile de distinguer les deux troubles. Près de 20 % des individus TDAH souffrent également de bipolarité.

7. Le TDAH et le trouble de l’intégration sensorielle

Le trouble de l’intégration sensorielle est l’incapacité à intégrer correctement les stimuli extérieurs – il en résulte que des stimuli perçus comme « normaux » peuvent être ressentis comme insupportables pour les personnes concernées – ou bien les niveaux de stimuli nécessaires doivent au contraire être bien plus élevés pour faire réagir ces personnes. Lors d’études sur des enfants TDAH et des enfants souffrant de troubles de l’intégration sensorielle, il s’est avéré que près de 60 % de ces enfants présentaient les symptômes des deux troubles. Intervenir tôt est important pour l’un et l’autre des troubles.

8. Le TDAH et le trouble du spectre autistique

Une étude de 2013, intitulée Traits autistiques chez les enfants avec et sans TDAH, a trouvé que les enfants TDAH avaient 20 fois plus de probabilité de présenter des traits autistiques que les enfants non TDAH. Tout comme pour le TDAH, il n’y a pas de test en laboratoire permettant de diagnostiquer ce trouble. L’autisme est caractérisé par des difficultés relationnelles et de communication, d’utilisation du langage et de concepts abstraits. Des symptômes précoces incluent une extrême susceptibilité sensorielle, un manque de compétences sociales ou une préférence pour la solitude, des difficultés de compréhension du langage abstrait, des intérêts restreints voir obsessionnels. Un dépistage et une prise en charge précoce sont importants. Mais le fait que beaucoup des symptômes des deux troubles se recoupent, il est parfois difficile de prononcer un diagnostic et de faire la différence entre les deux.

La dernière édition du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, cinquième édition), offre à présent la possibilité d’être diagnostiqué à la fois TDAH et TSA (trouble du spectre autistique), ce qui n’était pas le cas auparavant. Les études dans le domaine concluent que 20 à 50 % des personnes sur le spectre autistique présentent également des symptômes TDAH, et que près de 60 % des personnes TDAH présentent des symptômes propres à l’autisme. Cela signifie qu’une personne TDAH peut également être autiste.

9. Le TDAH et l’abus de substances

La relation entre intoxicants et TDAH est une question importante. Une étude récente a trouvé que 15 % des adultes TDAH interrogés avaient abusé ou étaient dépendantes à l’alcool ou une autre drogue durant l’année précédente. C’est presque trois fois plus que les adultes non TDAH. Entre 20 et 30 % des adultes TDAH auront un problème d’abus de substances au cours de leur vie. Certains utilisent les drogues et l’alcool pour combattre les symptômes du TDAH – pour mieux dormir, améliorer leur humeur ou pour se détendre. Les personnes ayant un problème d’abus de substances ont plus de risques de dépression et de troubles anxieux. L’usage de ces substances rend le traitement du TDAH plus difficile.

Contrairement à ce que certains peuvent penser, le recours aux médicaments TDAH n’incite pas à la consommation de drogue, c’est même tout à fait le contraire. Les adolescents et adultes TDAH prenant un traitement pour diminuer leurs symptômes sont moins à même de recourir à la drogue et à l’alcool, que leurs pairs non diagnostiqués et non traités.

10. Le TDAH et le syndrome de Gilles de la Tourette

On pensait autrefois que les médicaments stimulants pouvaient causer le syndrome de Gilles de la Tourette chez les enfants TDAH, cependant nous savons à présent que ce n’est pas le cas. Les études récentes ont montré que les deux troubles présentent des facteurs de risques similaires – fumer pendant la grossesse, naître prématurément, ou avec un poids à la naissance faible. Les personnes souffrant de ce trouble présentent des tics moteurs et verbaux – des mouvements et des sons rapides et répétitifs. Moins de 10 % des individus TDAH présentent le syndrome de Gilles de la Tourette, en revanche, 60 à 80 % des individus souffrant de ce trouble sont également TDAH.

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