La méditation pleine conscience et le TDAH

Un guide parental à la méditation pleine conscience, pour améliorer l’attention de votre enfant, gérer ses symptômes TDAH, ainsi que contrôler votre propre stress.


Les études le montrent, n’importe qui peut améliorer sa capacité d’attention par la pratique de la méditation pleine conscience.

Étant donné que l’attention peut se travailler, peut-on utiliser ce type de méditation pour traiter le TDAH ? En réalité le TDAH et la méditation pleine conscience affectent bien plus que la simple attention puisqu’ils ont un impact sur l’ensemble des fonctions exécutives. Les processus impliqués dans le TDAH et la méditation pleine conscience sont des miroirs l’un de l’autre. Ainsi la méditation pleine conscience améliore la capacité d’attention mais également de nombreux autres processus cognitifs impliqués dans les fonctions exécutives.

Les futures prescriptions pour le traitement du TDAH incluront sûrement la méditation pleine conscience. Après tout, il est bien prouvé que cette technique améliore l’attention. Même s’il n’existe aucune étude qui démontre que la pleine conscience fera disparaître totalement le TDAH, c’est une gamme de traits plus large qui peut être améliorée, tels que la réactivité, la flexibilité de la pensée ainsi que la compassion. Lorsqu’on est TDAH, la pleine conscience peut nous aider à devenir plus résilient et capable d’affronter les défis de la vie.

Améliorer la cognition

Pour ces raisons, la pleine conscience affecte positivement la vie des familles qui la pratiquent ensemble. Le nombre d’études sur le sujet a beaucoup augmenté ces dernières décennies, et les résultats sont toujours les mêmes, nous avons la capacité d’améliorer nos capacités cognitives ce qui résulte en une meilleure santé physique et mentale. La pleine conscience diminue l’anxiété, le stress, les troubles de l’humeur, parfois après une semaine de pratique seulement.

Des études montrent que la pleine conscience affecte physiquement le cerveau. L’amincissement de la partie externe du cerveau était avant considéré comme inévitable par le passage du temps, hors une étude faite à Harvard, a trouvé que les personnes qui méditent depuis longtemps ne présentent pas cet amincissement. D’autres études montrent que certaines parties du cerveau associées à la régulation des émotions grandissent, suite à un programme de méditation d’une durée de 8 semaines. Encore d’autres montrent des altérations dans le cerveau corrélées à un meilleur contrôle des émotions, et au bien-être.

Bien que les études chez les enfants soient moins nombreuses, elles ont montré le même type de bénéfices, avec une réduction du stress, une attention accrue, une amélioration des fonctions exécutives et d’autres impacts bénéfiques sur le comportement. Une étude de l’université UCLA a montré que dans un groupe d’enfants, ceux qui avaient le plus de difficultés en terme de fonctions exécutives étaient ceux qui voyaient les meilleurs progrès après un programme de pleine conscience.

Les enfants témoigneraient aussi d’une compassion accrue grâce à la méditation pleine conscience. Dans une étude, on a demandé à des enfants de maternelle de donner des autocollants à différents groupes d’enfants, dont un groupe composés d’amis, un autre non et un troisième d’enfants qu’ils ne connaissaient pas. Au départ, la majorité était distribuée au groupe d’amis. Après le programme de pleine conscience, ils distribuent ces autocollants de manières plus égale entre les différents groupes.

La recherche commence à s’intéresser en particulier au TDAH et à la pleine conscience. Dans une étude, des adolescents ainsi que leurs parents indiquent des niveaux de stress plus bas, et l’amélioration de leurs symptômes TDAH suite à un programme de pleine conscience. La pleine conscience améliore des symptômes similaires aux traitements médicamenteux, liés à l’attention et à la cognition. D’autres aspects du TDAH comme l’impulsivité et la réactivité émotionnelle sont améliorés par la pleine conscience également.

Être parent implique forcément du stress et de l’incertitude. Ce stress conditionne votre vie, votre relation aux autres, et la manière dont vous gérez le TDAH de votre enfant. Tout comme votre enfant peut bénéficier de la pleine conscience, il est intéressant de prendre en compte les effets du stress sur votre propre neurologie et comportements et de voir les effets positifs que cela peut aussi vous apporter.

Une certaine dose de stress est nécessaire à nous motiver et à rester en sécurité. Lorsque l’on se sent menacé, notre système nerveux est destiné à produire une réponse physiologique que l’on appelle stress (ou réaction de “lutte ou fuite”), nous préparant à nous protéger ou à fuir le danger. Nous réagissons impulsivement, une bonne chose lorsqu’il s’agit d’éviter une voiture par exemple. Notre corps redirige l’énergie du système digestif vers les muscles. Nos bras et jambes sont en mode réflexe, et la pensée rationnelle se met en pause.

Ces réactions peuvent vous sauver la vie en cas de réel danger. Le problème, c’est que la réaction de stress n’est pas subtile. La même réaction physiologique se produit lorsque quelque chose nous secoue, même juste par la pensée : je suis en retard, je suis nul à ça, ils ne m’apprécient pas. Cela déclenche une réaction du corps, met en veille les capacités cognitives, puisqu’il n’y a pas de temps pour la réflexion en cas de danger imminent. Le cerveau envoie un message de crise immédiate, mais la plupart du temps nous ne sommes pas réellement en situation de vie ou de mort, il n’y a pas de lion prêt à nous dévorer.

Souvent, une réaction de stress est déclenchée par la perception, peut-être même hors conscience, que quelque chose n’est pas tel qu’il devrait être. Peut-être sommes nous juste un peu en retard, ou préoccupé par nos tâches du quotidien. Cependant, une intense réaction de stress peut advenir. Rien ne peut totalement éliminer le stress. Et à vrai dire, une certaine quantité est utile pour nous motiver. Mais nos corps ne sont pas faits pour supporter un stress intense trop souvent. C’est parce qu’un stress excessif ébranle notre santé physique et mentale, que cela affecte également les personnes qui vous entourent. Entre autre, cela affecte votre capacité à gérer le TDAH de votre enfant.

Une des découvertes les plus bouleversantes en neuroscience de la dernière décennie est sans doute le neuroplasticité cérébrale. Le cerveau humain peut se « recabler », suite à de nouveaux comportements, ou même pensées, s’ils sont répétés. Lorsque l’on fait un effort conscient de mettre en place de nouvelles habitudes, des modifications neurologiques peuvent s’en suivre. On ne peut pas changer la génétique, mais par certains changements dans notre vie, on peut changer certains traits.

On peut choisir de cultiver certains traits qui nous aident à surmonter ce que la vie nous amène. Cela suppose typiquement de ramener son attention dans le moment présent, et d’amener plus d’espace entre notre observation d’un événement et la décision de la réaction appropriée. Consacrer quelques minutes par jour à la méditation vous aidera à développer cette capacité.

Les récentes découvertes en neuroplasticité, prouvent qu’influencer le “câblage” du cerveau est possible à n’importe quel moment de la vie. Le changement est toujours possible. Remarquez si vous avez tendance à penser le contraire, surtout lorsqu’il s’agit de votre vie familiale, vous vous limitez avec des pensées telles que : j’aurais toujours cette tendance à m’emporter, mon enfant sera toujours dispersé, jamais arriverons nous à garder cette nouvelle routine sur le long terme…

Oubliez les préjugés et où vous aimeriez être quant au TDAH de votre enfant ou à la méditation pleine conscience, au lieu de cela, portez votre attention sur votre intention. Décidez de vous focaliser sur les traits que vous aimeriez développer, en tant que parent, ainsi que chez votre enfant. Avec un peu de persistance, s’en suivra forcément une amélioration.

Le changement a du bon

Tout change lorsque vous commencez à faire attention. Lorsque vous réussissez à vous arrêter assez longtemps pour remarquer vos habitudes mentales et émotives ainsi que les motifs de vos réactions. Vous pouvez par exemple remarquer votre tendance à vous perdre dans le futur ou le passé, et ramener votre attention dans le moment présent. Vous pouvez voir la vie de manière plus claire, telle qu’elle est, et porter votre intention à faire face à ce qui se présente dans le présent. Vous pouvez ainsi choisir votre réponse au lieu de seulement réagir instinctivement, et quand inévitablement parfois vous agissez de la seconde manière, ne pas vous en vouloir. En agissant ainsi vous recablez votre cerveau : je suis encore en train d’essayer d’éviter un conflit, je dois faire une pause pour identifier mon intention, cette fois-ci je vais essayer de réagir différemment.

La méditation pleine conscience est un outil à votre disposition pour gérer le TDAH et vivre une vie plus heureuse. Vous aurez des moments de bonheur et de tristesse. Vous continuerez à avoir des expérience positives et d’autres négatives. Mais en arrivant à vous poser, à gérer le stress, et à vivre pleinement votre vie, vous, votre enfant, et toute la famille feront l’expérience du bonheur, du calme, et du bien-être que vous méritez.

La réalité, c’est que votre enfant est TDAH, et que votre famille doit vivre avec. Cela affecte les expériences de l’enfant ainsi que les vôtres, et présente des défis en perturbant les activités du quotidien, les relations et l’éducation de l’enfant. Mais en prenant vos décisions de manière plus pratique et compassionnelle, vous pouvez adresser ces problèmes et vous engager, ainsi que votre enfant, sur un chemin nouveau.

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