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La reponse ici a vos questions

Le diagnostic du TDAH chez l’adulte repose sur un examen clinique ( qui se fait sur plusieurs consultations) fait par un psychiatre, parfois en collaboration avec un psychologue. Cet examen doit reprendre l’histoire du patient ( le TDAH est le plus souvent présent depuis l’enfance) et passer en revue toutes les possibles contributions aux symptômes du TDAH ( traumas, addictions, anxiété, troubles de l’humeur, troubles de la personnalité). Il s’agit de décider si on est en présence d’un TDAH simple, d’un TDAH coexistant à d’autres troubles psychiatriques ou de quelque chose qui ressemble à un TDAH mais qui est en fait la conséquence d’un autre trouble psychiatrique ou neurologique. Les examens complémentaires comme les bilans neuropsychologiques, othophoniques ou de psychomotricité ne sont pas systématiquement à pratiquer chez l’adulte. Ils pourront être utiles dans certains cas, en particulier lors du diagnostic différentiel TDAH/HP, ou pour préciser certaines difficultés d’apprentissage ou caractéristiques de fonctionnement neuropsychologique.

Le TDAH se situe sur un continuum donc la sévérité de la présentation clinique est nécessaire pour parler de TDAH ainsi que celle de l’impact sur plusieurs domaines ( vie sociale et familiale, vie professionnelle, vie quotidienne). Sinon on parlera de TDAH subsyndromique ou résiduel.

Le traitement repose sur une prise en charge multimodale : traitement médicamenteux, TCC, groupes de parole, remédiation cognitive, méditation en pleine conscience et d’autres approches suivant les cas.

Il n’y a pas à ma connaissance d’études sur l’efficacité à long terme du Methylphenidate. Je suppose que c’est parce qu’il s’agirait d’études trop difficile à mettre en œuvre. Dans mon expérience, les patients développent souvent une tolérance, c’est-à-dire que le traitement fait moins d’effet s’ils le prennent sept jours sur sept, mais l’effet du Methylphenidate est maintenu s’ils l’interrompent deux jours par semaine. Ce n’est pas le cas de tous les patients : certains patients ont une efficacité prolongée du traitement en le prenant sept jours sur sept. J’observe souvent que les patients interrompent leur traitement parce qu’ils se sentent mieux et reviennent ensuite consulter quelques mois ou quelques années plus tard pour le reprendre car il constatent qu’ ils sont revenus à leur état de base : ils sont à nouveau pénalisés dans leur fonctionnement quotidien sur le plan social, professionnel et familial. Il existe aussi un certain nombre de patients qui en essayant le traitement de Methylphenidate comprennent quelle peut-être l’amélioration qu’il apporte, et arrivent d’une façon qui les satisfait suffisamment, à modeler cette amélioration par d’autres moyens comme l’utilisation de coaching, de thérapie comportementale, de méditation en pleine conscience ou autres approches.
Le mieux est de voir pour commencer un pédopsychiatre qui va faire une évaluation clinique globale et prescrire les évaluations complémentaires si nécessaire. Le pédopsychiatre posera ensuite l’indication des traitements adaptés, médicamenteux et autres. Il pourra ensuite revoir l’enfant pour suivre le traitement médicamenteux et l’évolution globale.
Un psychiatre spécialisé dans le TDAH est avant tout un psychiatre généraliste car aucun des symptômes du TDAH n’étant spécifique il importe de faire une évaluation qui inclue tous les autres diagnostics possibles. De plus le TDAH étant accompagné de comorbidités dans 75% des cas, le traitement de celles-ci fait partie de la prise en charge du TDAH.
Malheureusement je n’ai pas vraiment de réponse. Il semble que l’offre de soins dans le secteur public ne se soit pas encore adaptée à la demande de prise en compte du TDAH par les usagers. Ici à l’hôpital Sainte Anne nous en sommes à ne plus prendre de nouveaux patients car la liste d’attente est devenue trop conséquente. À ma connaissance les consultations publiques sont à Sainte Anne, la Pitié Salpetriere et Louis Mourier. Peut-être que l’association Hyper-Super serait plus au courant ?
Le QI et le TDAH interagissent dans la mesure où un QI élevé peut masquer la présence d’un TDAH, puisque le jeune arrivera quand même à suivre; et inversement le TDAH peut empêcher le jeune de suivre même avec un QI élevé. De plus, un QI élevé et un TDAH peuvent tous deux concourir à ce que le jeune s’ennuie et décroche scolairement. Quel que soit le niveau de QI, le TDAH soustrait à l’enfant une partie de ses capacités en affectant la concentration, la possibilité de s’investir et de travailler de façon soutenue et organisée. Un traitement pharmacologique et un accompagnement devraient permettre à l’enfant de découvrir ses capacités, et de fonctionner au niveau de celles-ci.
Il n’y a pas de précautions particulières pour l’arrêt du Methylphenidate. Beaucoup de patients arrêtent leur traitement tous les week-ends. Si le traitement a été pris en continu depuis plusieurs mois on peut imaginer qu’un arrêt progressif sur quelques jours seulement soit plus facile.

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Le Dr Isabelle Laffont répond ici aux questions. Elle est psychiatre à Paris, spécialisée dans le TDAH chez l’adulte. Après des études de médecine en France, c’est à Londres qu’elle fait ses études de psychiatrie, d’où sa sensibilisation au TDAH. Depuis 5 ans, elle effectue des consultations hospitalières spécialisées dans le TDAH adulte à l’hôpital St Anne. Elle exerce également à son cabinet, en libéral.